Court préambule : Partage de l'accouchement de mon 1er article. Merci pour votre bienveillance.
Ça fait des mois que j’essaye d’écrire un article sur Linked-In « qui a de la gueule » et qui a du sens pour moi. Je voulais faire bien les choses, alors j’ai étudié longuement le sujet des publications en ligne. Mais je me suis laissé tellement conseiller sur les Dos & Don’t du positionnement sur les réseaux sociaux, je me suis tellement posé de questions sur la bonne manière de.., sur le bon thème à aborder, sur « au fait c’est quoi ton intention Gaelle ? », j’ai passé tellement de temps à essayer d’écrire, relire, réécrire et faire relire des esquisses de textes en attendant une validation extérieure, que j’ai finalement l’impression de devoir me contorsionner et d’en perdre ma spontanéité. Alors, portée par ce que nous sommes en train de vivre, j’ai envie de laisser de côté mes hésitations, mes peurs, la recherche de pseudo-perfection pour tout simplement OSER. Les textes ou vidéos produites seront nécessairement imparfaites, parfois ils seront profonds et parfois plus superficiels, parfois il y aura des pépites et parfois ce sera plein de généralités, parfois ce sera doux et parfois ce sera décalant, et peut-être même que parfois il y aura quelques coquilles qui m’auront échappées. Mais ne sommes-nous pas fait chacun de tout cela ? Notre énergie change tous les jours, notre capacité à voir, à sentir les choses aussi. Aujourd’hui je suis aveugle, demain j’ai plus de clairvoyance. Le changement est partout mais surtout en nous. Alors, comme il vaut mieux une action imparfaite qu’une parfaite inaction, je me lance ! Je vous offre mon 1er texte.
EXPERIENCE DU CONFINEMENT : DE LA REORGANISATION A LA REINVENTION AU SERVICE DE LA VIE ! MAIS EN SERONS-NOUS COLLECTIVEMENT CAPABLES ?
Semaine 1 (12-18 mars) : le choc ! ce qui est en train de se passer est tout simplement incroyable : les écoles sont fermées, le confinement est annoncé, les commerces sont fermés, les personnes doivent travailler de chez elles. Déstabilisation générale ! Je regarde tout cela avec un mélange d’enthousiasme (un nouvel espace est en train de s’ouvrir) et de « aïe ça va faire mal ». Il y a 2 mois, je disais à mon mari combien j’aimerais que le temps et le monde s’arrête. Là je suis servie !! Mais bon il faut tout réorganiser : rdv, séance de travail, annulation en série d’animation de séminaire, école à la maison, …. C’est encore la course !
Semaine 2 (19-25 mars) : vivre au ralenti ça fait un bien fou ! Plus de stress avec le démarrage de journée : finis les horaires de bus scolaires à respecter, finie la course entre le travail et les entrainements de sport de chacun, fini le sprint du soir pour ne pas être au lit trop tard. C’est bon de sentir que, pour une fois, je peux ralentir sans m’inquiéter d’être décalée avec le reste du monde, puisque lui aussi a arrêté d'un coup sa course folle. Mes clients me disent combien c’est difficile de tout réorganiser, de parfois devoir arrêter toute l’activité, de décider entre protection des salariés et protection/survie de l’entreprise, mais combien en même temps ils apprécient, pour la plupart, ce nouveau rythme, un rythme plus lent et plus soutenable. Je suis heureuse qu’il expérimente la douceur de ce rythme là.
Semaine 3 (26 mars-2 avril) : Incroyable ! Je n’ai jamais entendu autant d’entrepreneurs parler de réinvention. La semaine dernière tout le monde parlait de REORGANISATION, aujourd’hui c’est le mot REINVENTION qui est bien plus présent. Chacun commence à sentir que ce que nous sommes en train de vivre va nous demander beaucoup plus qu’une simple réorganisation pour survivre durablement. En 2013, lorsque je commençais à partager ma vision de l’entreprise de demain, je passais le plus souvent pour une extra-terrestre. Alors cette 3ème semaine de confinement me donne plein d’espoir. Car en effet la vie, la nature, la terre est en train de nous crier encore plus fort son message « Humains, réinventer votre manière de vivre, car vous êtes en train de scier la branche sur laquelle vous êtes trop confortablement assis !! ».
Semaine 4 (3 avril) : J’ai peur. La quasi-totalité de mes mandats est suspendus. Je le sais depuis 3 semaines mais je sens que maintenant ça me fait un peu paniquer. Le changement est aussi dans nos ressentis et les miens jouent au yoyo avec moi ces jours. D’autant plus que je reçois tellement de propositions de webinaires, de truc en tout genre en ligne que j’en ai la nausée en me disant … et toi Gaëlle t’as encore rien proposé depuis le temps qui tu y penses ? Attention tu vas être décalée, en retard ! Tout le monde veut se digitaliser, proposer des webinaires. Je sens comme un mouvement d’hystérie vers le digital. Même les plus réfractaires il y a seulement 2 mois, se sentent subitement pousser des ailes pour le digital. Le toujours plus vite d’avant, est en train de se transformer en toujours plus vite digital. On continue en digital de courir dans tous les sens. … Il faut bien rentabiliser, transmettre le plus possible, attirer de nouveaux prospects !! Je suis inquiète ; l’Homme a-t-il vraiment entendu la demande de ralentissement que la vie est en train de nous envoyer ? Peut-être faudrait-il 4 mois ou plus encore de confinement pour créer un vrai et profond changement de paradigme dans notre rapport à la vie ?
Lorsque j’entends tous les milliards que les états veulent investir pour soutenir l’économie, je dis merci, car ils seront nécessaires. Mais ces milliards iront-ils au bon endroit ? Ou serviront-ils à recommencer encore plus comme avant ? Serviront-ils à relancer la machine à exploiter les gens et la nature, à les presser comme des citrons, à les faire consommer plus, à les rendre dépendants d’un système financiarisé à outrance, à nourrir leur avidité, à polluer encore plus l’air et l’eau, la terre et à rendre les gens encore plus malades, à les déconnecter de qui ils sont ? Ou serviront-ils à changer fondamentalement notre système, notre façon de faire du business, notre façon d’aborder la vie et de nourrir le vivant ? On le sait, le système capitaliste, centralisé, mondialisé actuel ne nous permet pas de faire face aux défis actuels. Si on arrête subitement de consommer (et donc d'épuiser les ressources naturelles) tout le système s'effondre. Le 18 mars, les bourses oscillaient entre interruption et fermeture. Quand la tempête grossie, ce système mondial de la finance qui d’ordinaire fait la pluie et le beau temps, se retrouve hors-jeu ! Loïc Schmid, responsable des investissements de 1875 Finance twittait d’ailleurs « Cela (La suspension de trading) permettrait de ne plus assister à ce triste spectacle de banques centrales impuissantes face à une situation sans précédent ». J’ai envie de dire c’est bien joli de fermer quand ça devient trop chaud, mais avec les défis actuels comme le réchauffement climatique, ça risque de chauffer de plus en plus et on va devoir s’habituer à vivre des situations sans précédent de plus en plus nombreuses. Il semble que l’Homme ait besoin que ça lui saute vraiment à la figure pour se mettre en mouvement. Le coronavirus nous donne un échantillon de ce que ça pourrait être si nous ne changeons pas profondément et collectivement notre façon de vivre ensemble. J’ai envie de dire HUMAINS ! REVEILLONS-NOUS !! Ma confiance en la capacité de l'homme à se réinventer en profondeur est ébranlée que je vois combien d’entre nous serons d’accord avec ces mots, mais continueront, avec inconscience de manger des tomates en plein hiver, continueront de travailler 50 ou 70 heures par semaine pour se payer des vacances à l’autre bout du monde ou le dernier modèle de voiture au prix de passer plus de temps avec leurs collègues qu’avec leurs enfants et leurs proches, continueront d’attendre la retraite pour réaliser enfin leur rêve sans avoir conscience que la vraie vie c’est maintenant, continueront d’enrichir l’industrie agro-alimentaire au détriment de leur santé, et ainsi dépenser plus en soins médicaux qu’en budget alimentation saine et temps de ressourcement, … La liste de nos incohérence pourraient être longues.
Aujourd'hui, la crise du Coronavirus nous invite à nous réinventer profondément, à nous aligner fondamentalement avec qui nous sommes, à sortir d’un pseudo-confort pour aller vers la vie, la vie vivante, celle qui vaut la peine d’être vécue, celle qui nous donne de l’énergie, de l’élan, celle qui nous rend créatif et serein, qui nous relie aux autres et surtout à nous même, celle qui nous fait aimer, qui équilibre le donner et le recevoir sans compter, car cette vie-là respecte profondément le vivant partout où il s’exprime : dans la nature, dans nos relations, dans nos collectifs mais avant tout et surtout en nous m’aime.
Cette vie là n’arrive pas par hasard, elle se construit, pas à pas, en conscience, en faisant des choix pas toujours évidents à faire, en renonçant parfois. C’est un chemin et chacun aura le sien mais ce qui est sûr c’est que ce chemin de vie commence par un désir de transformation personnelle. Alors je terminerai avec une question :
Quel engagement envers nous-même décidons-nous chacun de prendre dès aujourd’hui pour respecter un peu plus la vie qui est en nous et autour de nous? Pas un grand projet, juste un petit pas faisable durablement dès aujourd’hui.
Prenons soin de la vie ! chacun et tous ensemble !
PS : Je ne fais que partager, je n’impose rien ! prenez ce qui vous parle, jetez le reste !
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